mercredi 29 mai 2013

Un jour de canicule

 
 
C'était un jour de canicule
Un jour où le sud calcine
Les larmes bleues des libellules
Quand le soleil s'enracine

C'était un jour où les grillons
Font un carnage au silence
Offrant plus d'un millier de sons
Aux vieux oliviers de Provence

Dans ton petit appartement
J'étais invitée pour un jour
Pour quelques heures tout simplement
Des minutes au pafum d'amour

Entre deux oreillers cossus
Ton ventre collé sur le mien
Seuls nos souffles décousus
Déchiraient l'air si serein

Recouvrant mon cou et mes seins
Pris d'une fougue passagère
Tu me montrais tous les chemins
Qui font perdurer l'éphémère

Alors, au fond de mon intime
Dans l'angle obtus de ma vertu
Tu tentais de trouver la cime
Pour y répandre l'impromptu

En cet infime distendu
Ma fleur ouverte d'impatience
Et son pistil mis à nu
S'offraient aux pâles quintessences

C'était hier, c'etait à Hyères
Dans le pastel d'un ciel trop bleu;
Le temps étire sa linère
Et rend mon esprit vaporeux

C'était un jour de canicule
Où la lune était camouflée
Pleurant tout au fond de sa bulle
Des cendres sur les giroflées

jeudi 23 mai 2013

Redevenir pucelle

 
 
Je voudrais...

Redevenir pucelle
Retrouver l'innocence
La peur de l'indécence
Et l'envie de pouvoir
Un jour, enfin savoir
Ce qu'est le septième ciel

M'entendre dire encore
"Bonjour mademoiselle"
Ce mot en ritournelle
Qui me rendait si fière
Dans la robe légère
Qui façonnait mon corps

Toucher du bout des yeux
La bouche des garçons
Et leurs lèvres tisons
Qui laissaient entrevoir
La blancheur de l'ivoire
De mes beaux amoureux

Sentir mes petits seins
Pointer sous le coton
Et fleurir en bourgeons
Puis s'offrir en corolles
Dès que mon coeur s'affole
Sous les doigts d'une main


C'est un rêve un peu fou
Mais c'est mon rêve à moi
Qui revient quelquefois
Et, à vous, je l'avoue
Sans rose sur mes joues
Du reste, je m'en fous

Je voudrais...

Redevenir pucelle
Pour offrir à nouveau
Le plus beau des cadeaux
Au jeune marié
Qu'un jour, j'ai épousé
Au coeur d'une chapelle

dimanche 12 mai 2013

Les mots que je ne dis pas

 
 
Un "je vous aime" est trop précieux
Pour le jeter en poudre aux yeux
A tous les quidams qui passent
Et qui, de l'entendre, se lassent

Je ne suis pas de ces greluches
Ces femmes un peu trop nunuches
Qui,au bas de tous leurs écrits,
Disent" je t'aime" à leur chéri

Elle aiment tant éparpiller
Ce sentiment au monde entier
Comme pour mieux se rassurer
Que "l'autre" les entend crier

Et pourtant, voilà qu'aujourd'hui
Vous pourrez lire dans ce pli
Un" je vous aime" à l'encre bleue
Comme le bleu de vos doux yeux

Prenez en soin mon tendre amour
Car je vous le confie ce jour
Tel un secret trop bien gardé
Et teinté de préciosité

Je ne vous les redirai plus
Ces mots forgés dans l'absolu
Qui se moquent du temps qui passe
Et ,de vous à moi, se prélasse