mercredi 12 octobre 2011

Vent libertin
















Le vent souleva mes jupons
Et vint frôler mon sexe nu
Là où subsiste la toison,
Petit triangle de vertu

Découvrant que j’adorais ça
J’entrouvris impudiquement
Mes jambes dépourvues de bas
En me cambrant discrètement

Son souffle chaud entre mes cuisses
Provoqua ,sur moi, le frisson
Et tout ce désir en coulisses
Finit par durcir mes tétons

Attisé par tout cet émoi
Tu voulus boire à ce calice
En t’agenouillant devant moi
Pour prolonger tous ces prémices

C’était un soir d’été indien
Où je dormais dans le jardin
Et, aujourd’hui, je me souviens
D’avoir aimé ce libertin

mardi 6 septembre 2011

Femme fontaine




















Si tu touches le berlingot
J’ouvrirai toutes mes écluses
Et t’offrirai par petits flots
L’eau claire et pure de ta muse

En te noyant jusqu’au menton
Dans cette pluie de volupté
Tu me demanderas pardon
De t’être un peu trop enivré

Encore couché dans le grand lit
De ma rivière généreuse
Tu me diras sans interdit
Que je suis femme sulfureuse

Puis, à mon tour, je referai
Devant toi, tous les mêmes gestes
À nouveau , je t’inonderai
Et tant pis si tu me détestes

Alors, tes yeux sur mon corps nu,
Ta main tendue au bas du ventre,
Face à l’ampleur de mes vertus
Toi, tu délivreras ton antre

Dans la moiteur de notre nuit
Viendront mourir les secondes
Au bas de nos êtres étourdis
Par cette moite heure féconde

dimanche 17 avril 2011

Avalanche


















Quand ton corps, sur le mien, est collé
Me laissant deviner ton désir
J’ouvre, alors, au songe refoulé
Le rideau long et flou du plaisir

Une neige luisante et tiédie
T’attire au fond d’un long précipice
Où l’hiver à l’été se marie
Sur les saisons de tous nos caprices

En glissant sur la piste tracée
Pour atteindre le col enneigé,
Aux parois devenues verglacées,
Tu devines un blanc immaculé

Dans un dernier slalom annoncé
Par l’ultime soubresaut des tes reins,
La poudreuse, du pic érigé,
Se détache et déferle sans fin

De l’amont à l’aval de mes hanches
Devenues prisonnières du glacier
Les rafales de cette avalanche
Sur ma peau, viennent se liquéfier

Face à nous figés et si heureux
Dans ce beau décor sourd et muet
Tout le ciel en devient ténébreux
Car son soleil semble bien désuet

En captifs des congères de l’oubli
Nous nous endormons très doucement
Dans la faille d’un rêve assouvi
Que, demain, caressera le vent

jeudi 3 mars 2011

L'amant
















J’aimais le retrouver dans cet endroit secret
Où nul autre quidam ne pouvait nous épier
Quand nos peaux assoiffées d’un plaisir indiscret
Laissaient nos sens libres de pouvoir exulter

J’adorais quand ses doigts dégrafaient mes dessous
Lorsque sa bouche close venait pour m’embrasser;
Je sentais, en mon sein, s’agiter des remous,
Dans le bas de mon ventre, s’éveiller le brasier

Parfois, nous regagnions le décor de sa chambre
Où il me libérait du tissu superflu;
Couchée sur son grand lit, dans la lueur de l’ambre
J’abandonnais mon corps au sien à moitié nu

Puis, un jour le manège cessa de tourner
Me laissant le silence comme unique denier
La passion en mon coeur finit par le briser
Mais ma plume y trouva son plus bel encrier

Jusqu’à mon dernier jour, mon tout dernier soupir
Je l’aimerai d’amour et non pas d’amitié
Et je garde l’espoir qu’il vienne un jour m’offrir
D’un geste délicat, la saveur du passé

Je voudrais une fois mais pour l’éternité
Goûter à la peau douce de mon ancien amant,
Retrouver dans ses yeux aux iris bleutés
L’éclat beau et subtil du tout premier instant

mercredi 16 février 2011

Valentin, Valentine




















Tout comme s’écoule la rivière
Dans un lit bien tracé et sinueux
Tu resteras, pour la vie entière,
Mon fier amant, mon plus grand amoureux

On se connaît depuis la nuit des temps
Mais tu as dû te montrer très patient
En attendant que passent vingt printemps
Pour donner corps à ce doux sentiment

Je t’ai offert les voies de mon destin
Telle une rose s’ouvrant au soleil
Et tu as fait de chaque lendemain
Un long sentier parsemé de vermeil

On s’est construit un tas de souvenirs
Que l’on ressasse certains soirs d’hiver
En regardant droit vers notre avenir
Dont nous garderons le meilleur d’hier

Je t’aime un peu, beaucoup, à la folie
Passionnément comme dit le dicton
Et c’est bien plus qu’un anneau qui nous lie
Car ton amour est mon seul horizon

vendredi 21 janvier 2011

Le haut de mes bas















Touche si tu veux
Le haut de mes bas
Jouons à ce jeu
En parlant tout bas

La maille qui naît
À l’orée de soie
Est le seul attrait
Du bout de tes doigts

Si l’oeillet brodé
Ne se cueille pas
Il est imagé
Pour guider tes pas

Ne sois pas pressé
Mais très délicat;
Tu es invité
Du haut jusqu’en bas

Je veux sur mes seins
Un zeste d’encens;
Au bas de mes reins
Un voile d’Orient

Sur le fil tiré
Du haut vers le bas
Ton cœur effilé
Ne survivra pas

Et quand, de plaisir,
Sur mon île nue
Tu viendras mourir
L’âme décousue

Pose ton bouquet
De fleurs parfumées
Sur l’endroit secret
De ta bien aimée

Puis, pour me combler
Ecris un sonnet
Où le verbe aimer
Se lie au tercet

vendredi 7 janvier 2011

L'île nue

























J’ai remonté ma jupe
Sous tes yeux attendris
Surtout ne sois pas dupe
Je te veux cette nuit

Pose sur mes genoux
Tes mains gantées de rien
Et tes doigts aussi doux
Qu’un plaisir diluvien

Viens oublier les jours
Et les nuits trop grises
Là où survit l’amour
Que ma chaleur enlise

Mes cuisses sont plus douces
Que le sourcil des Dieux
Je sais , je te courrouce
Et tu es amoureux

Ne te fais pas prier
Glisse sous le satin
Je voudrais t’inviter
À toucher l’incertain

Au confluent de l’île
Viens perdre ton salut
Je ferai de ton « il »
Un prénom de vertu

Sous la bride dorée
Je devine un désir
Une lime effrontée
Dont tu ne veux rougir

Viens donc me parer
De tout ce que j’attends
Et enfin délier
Ce noeud que tu me tends

mardi 4 janvier 2011

Lullaby

















Avant lui, j’embrassais les filles
Dans les dortoirs de mon lycée
Quand la lune, sous la mantille
Devenait la seule invitée.

De leur « lipstick » édulcoré
J’aimais le doux parfum de fraise
Ce goût parfois si prononcé
Qui enflammait l’instant de braise.

Chaque matin, au réfectoire
Lulla ne regardait que moi
Et dans l’éclat de ses yeux noirs
Je devinais tout son émoi.

Un soir d’orage, après minuit
Dans la douceur de la chambrée
Elle vint se glisser sur mon lit
Toujours un peu intimidée.

Comme la rosée se dépose
Sur la fleur d’un songe d’été
Elle offrit un bouton de rose
À mes hanches de vahiné.

Ses petits seins ronds et parfaits
Caressaient mon âme bleutée
Quand perlait de sa peau de lait
L’Ô de la joie apprivoisée.

Nos corps liés et déliés
Sur le souffle léger du temps
Laissaient aux draps désordonnés
La pluie divine d’un printemps.

Quand deux colombes volent haut
Les Dieux les regardent passer;
Le vent bascule les chapeaux
Des grenouilles de bénitiers.

Dans les vapeurs diaphanes
De cet amour au féminin
Je vis, tracés en filigrane
Les interdits de mon destin.