mercredi 29 décembre 2010

Le mari d'Augustine

























Certains soirs à minuit, j’allais au presbytère
Afin d’y retrouver le mari d’Augustine
Qui n’avait, à en croire de très vieilles commères,
Pas la moindre tendance aux prouesses câlines

Je le voyais souvent le dimanche à la messe
Où notre vieux curé chantait comme un poivrot;
Il ne se gênait pas pour admirer mes fesses
Cachées sous mon jupon rouge coquelicot

Pour ne pas être vus, nous nous couchions par terre
Sous un très haut lampion qui ne fonctionnait plus
Il s’agitait sur moi de façon cavalière
Et c’est ainsi, qu’un jour, j’en perdis ma vertu

Aujourd’hui, nous voilà dans ce grand cimetière
Car Jason a rendu son tout dernier soupir
Mais, si je fais pour lui une ultime prière,
Je me sens tourmentée par un nouveau désir

Car je suis sous le charme de ce beau fossoyeur
Qui retourne la terre autant que mes pensées;
Il est jeune marié mais, dans ses yeux rieurs,
Je devine un attrait pour ma peau satinée

Alors, j’irai demain derrière le presbytère
Le corps à demi nu sous une moire de soie;
Je resterai debout contre le mur de pierres
En attendant qu’il vienne se frotter contre moi

Ne soyez pas outrés si je suis libertine
J’aurais pu préférer notre nouveau curé
Qui prie, chaque soir, pour mon âme coquine
Dont il reçut, jadis, l’avant-goût du péché

mercredi 22 décembre 2010

Dessinez-moi, chéri

















Dessinez-moi, chéri, sur le pan de la nuit
Les courbes de nos corps quand nous faisons l’amour
Insistez sur le rouge , n’y mettez pas de gris
Soyez assez précis sur mes jolis contours

Posez, sur le trépied, une toile assez grande
Pour que nos corps épris puissent s’y allonger
N’oubliez pas, surtout, un peu du bleu lavande
De ces bouquets de fleurs dont j’aime m’enivrer

Dans mes cheveux défaits, accrochez-y aussi
Une fleur de lotus, sur le bord de ma tempe,
Symbole inéluctable d’un amour infini
Puis, signez, tout en bas, le fruit de votre estampe

Quand tout sera fini, montrez aux inconnus
Ce qu’un homme amoureux peut faire sans répit
L’âme très envoûtée, le corps à moitié nu
Pour une demoiselle qui porte ses rubis

lundi 20 décembre 2010

Toi et le vent

























Avenue Gambetta où tu marchais naguère
Parmi tous les quidams, ces ombres passagères
Là où subsiste encore un peu de nos chimères
Il y a toi et le vent

Sous le pont des Soupirs, où passent les gondoles
Transportant les amants devenus trop frivoles
Dans la moiteur exquise de longues farandoles
Il y a toi et le vent

Dans mes nuits sans sommeil jusqu’à cette aube claire
Quand l’horizon rejoint la pénombre lunaire
Sous le lit des étoiles que rien ne peut défaire
Il y a toi et le vent

Sur ce long quai de gare où tu restais longtemps
Sous l’horloge muette qui te dictait le temps
Retroussant les secondes à l’orée du printemps
Il y a toi et le vent

Sur la plage dorée où tu me fis la cour
Quand la vague hurlante agonisait d’amour
Sur nos deux corps brûlants, couchés à contre-jour
Il y a toi et le vent

Sur les côtes d’Irlande et ses monts embrumés
Là où nos cœurs épris, un jour, se sont trouvés
En croisant quelques mots sur des papiers glacés
Il y a toi et le vent

Où le soleil se couche offrant un ciel de feu
Aux mouettes qui dansent la valse d’un adieu
Pour deux âmes perdues sur le fil d’un aveu
Il y a nous et le vent

Dans tes silences longs et ce vide inouï
Où tes pensées secrètes sont des rêves enfouis
Dis-moi mon cher amour, dis-moi seulement si
Il y a moi et le vent

lundi 13 décembre 2010

Tatouage bleu





















Tout au fond de la classe,
Quand je vois ses grands yeux
Je sens l’amour qui passe
Dans un chariot de feu

Il est, des étudiants,
Un des plus érudits;
Son babil est troublant
Quand il me contredit

Il est d’un autre temps,
D’une époque lointaine,
Il n’a pas vingt printemps
Et sa beauté m’enchaîne

Quand il vient près de moi
J’ai peur de le toucher
Et ce besoin, parfois
Finit par me hanter

Il m’offre des sourires
Dont je sais le langage
Et ses éclats de rires
Étirent mon corsage

Je veux tout lui apprendre
Le pire et le meilleur
Et le délit si tendre
D’une note mineure

Je regarde dehors
Les mains vers l’horizon
Et espère son corps
Sous mes doigts de coton

Sur le mur de la nuit
J’accroche un dernier rêve
Tout en cherchant l’oubli
D’une attente sans trêve

Tout me semble si vide
Soudain, j’entends un bruit
La seconde est livide
Je n’attends plus que lui

Il pousse enfin la porte
Je devine son pas
Déjà, il me transporte
Je ne résiste pas

Sur mes hanches de daim
Où perlent nos sueurs,
À l’encre et au fusain
Il vient tracer nos coeurs

Demain, il restera
De nos jeux amoureux
Le trait si délicat
D’un tatouage bleu

mardi 7 décembre 2010

Le triangle amoureux


















Vous m’avez dévêtue
En toute intimité
Une nuit de décembre
Dans une chambre close

Vous avez effeuillé
Chacun de mes désirs
Enlisés de sueur
Et d’idées pernicieuses

J’ai ressenti vos corps
Emprisonner le mien
Sous vos mains cavaleuses
Je n’avais de répit

Vos bouches sur la mienne
Vos lèvres sur mes joues
Me grisaient de plaisir
Jusqu’à l’ivresse nue

Je fus dans l’absolu
Le jouet de satin
La poupée de jouvence
La rivière en ce lit

J’ai savouré vos langues
Comme des fruits confits
Dans le sucre nacré
De croustillants sévices

Sur le mont de Vénus
Vous étiez citadins
Gardiens de forteresse
Braconniers affamés

Dans ce triangle rouge
A vous, j’étais offerte
Telle une proie sans loi
Éclaboussant vos doigts

Sous l’arc de me reins
Vous ne faisiez plus qu’un
Et vos souffles lascifs
Etouffaient le satin

J’ai perdu connaissance
Sous vos vaillants assauts
Et retrouver l’aisance
De séduire à nouveau

Au masculin pluriel
De vos fantasmes bleus
Je fus si singulière
Sur l’XL de la joie

Au revers de l’hymen
Vous avez accroché
Votre gémellité
Dans les plis de la joie

Au premier chant d’oiseaux
Je me suis évadée
Laissant, sous vos yeux clos,
L’éclat de ma beauté

vendredi 19 novembre 2010

Chloé


















Chloé n’a pas le sou
Mais elle a un atout:
Son corps sait rendre fou
Les hommes qui ont tout

Elles donne aux garçons,
Aux clients sans prénom
L’illusion d’un amour
Sans l’ombre d’un toujours

Sa maison c’est le feu,
L’interdit d’un aveu
Les bras d’un inconnu
Sans la moindre vertu

Elle vole les maris
Les amants incompris
Pour le simple plaisir
De cueillir un sourire

Ses très longs cheveux d’or,
Son unique trésor
Attirent les regards
Dans les matins blafards

Elle rôde dans les rues
En parfaite ingénue
Et fait, de sa beauté,
Un secret tant envié

Les mâles sont des proies
Pour une fille de joie,
Une façon d’errer
Dans un luxe princier

Sa passion indicible
Dans un lien intangible
N’a rien d’un séducteur
Au regard tapageur

C’est une amante aimée
Prise dans l’hyménée,
Une rousse divine
Prénommée Catherine

Mais sa douce ne veut
Renier tous ses vœux
Et n’offre qu’abandon,
Adieux sans compassion

Alors Chloé choisit
De s’en aller sans bruit
Là où dorment les anges
Que plus rien ne dérange

La vie reprend son cours
Sans le moindre discours;
Chloé ne viendra plus
Faire tanguer l’inconnu

jeudi 11 novembre 2010

Liège, sans toi...

























Pas de neige sur Liège
Et pourtant j’ai si froid
Est-ce un vieux sortilège
Ou le manque de toi?

Sur la Meuse paisible,
Les bateaux vont et viennent;
La pluie est invincible
Je veux que tu reviennes

Sur le parvis humide
Tous les pigeons roucoulent
Ils s’envolent candides
Et mes larmes s’écoulent

Mes pas, sur le trottoir,
Troublent les flaques d’eau
Les phares, dans le noir,
Éclairent les badauds

J’avance vers la gare
Et n’y vois que des ombres
Tous mes rêves s’égarent
Dans la vaste pénombre

J’entre dans cet hôtel
Où des amants se croisent
Pour une bagatelle
Sur fond de lits turquoises

Le décor luxueux
Rend mon corps délicat
Bien plus voluptueux
Sur le tapis grenat

Sous ma capuche noire
Et mes lunettes d’ambre
Je m’avance au comptoir
Et réserve une chambre

Je me retrouve là,
Appuyée au carreau
La cité brille d’éclats
De lumières en lambeaux

Je m’étends, éperdue
Et je froisse les draps
Je suis seule et perdue
La pluie ne cesse pas

Je rêve de tes yeux,
De ton rire troublant
Alors, je fais un vœu
Je joue à faire semblant

Puis, j’écris cette lettre
Que je n’enverrai pas
Me disant que, peut-être
Un jour, tu reviendras

Je reprends le chemin
Dans la ville endormie
J’apaise mon chagrin
Aux vitrines garnies

Septembre est déjà loin
Octobre tend sa brume;
De nous, je prendrai soin
Au revers de ma plume

Je sens venir la neige
Tout me semble si froid;
La foire et ses manèges
Sont trop tristes sans toi

dimanche 17 octobre 2010

Cristina

























Dans le bleu cristallin de l’eau des océans
Cristina marche nue sous un drapé de soie
Exhibant, sans pudeur, la courbe d’un séant
Qui aurait rendu fous tous les guerriers de Troie

Son corps a la douceur des elfes de la mer
Ces ménades dormant au pied des falaises;
Qui dégustent le vent et le sel de l’éther
À la table des Dieux festoyant sur la braise

Sous ses seins plus soyeux que le coussin d’Eros
Tournoie ce palpitant que convoitait, jadis
D’improbables héros dont ce Dionysos
Séduit par le velours de ses sombres iris

Cristina c’est le feu qui couve sous l’onyx,
L’ondée d’un mystère dans les limbes d’Orient,
Un oiseau languissant loin des rives du Styx,
La sève sur un songe qui, jamais, ne ment

Elle décrit souvent l’amour en pointillés
Quand son babil ému n’est que balbutiement
Que sa plume dévoile en des mots étouffés
Par l’indicible poids de son plus grand tourment

Les hommes qui ,le soir , ont souvent rencontré
La femme callipyge dont elle a le profil
Ont gardé, dans leur âme, ce souvenir ancré
Du toucher délicat d’un battement de cil

Cristina c’est le jour et la nuit à la fois,
C’est ma chair et le doux vibrato de ma voix;
Et, dans votre miroir, cet L que je tutoie
C’est celui de celle qui n’est autre que moi

mercredi 29 septembre 2010

L'éclat d'un songe

















Il était appuyé contre le mur d’un songe
Le front abandonné et les yeux vagabonds
Ignorant le désir qui ,chaque fois, me ronge
Quand l’oubli éparpille ses rires pudibonds

Il avait pris la pause sans trop savoir pourquoi
Tutoyant, au hasard, l’instant le plus furtif,
La seconde invincible qui me remplit d’émoi
Et puis, pourfend mon cœur de son rouge canif

Son maintien de dandy lui donnait fière allure
Et dans son cou de cygne, je voyais palpiter
Dans un rythme trop lent, la soyeuse parure
De l’échancrure sombre d’un matin de Janvier

Il restait là, rêveur à ne rien espérer
De ce jour qui s’écoule tel un torrent d’ennui
Et moi ,dans le silence, j’aurais voulu toucher
Sa peau lisse et sucrée jusqu’au zeste du fruit

Quand je ferme les yeux , je le revois toujours
Ce rêveur insouciant dont la beauté me hante
Tel un rayon de lune fuyant à contre jour
L’univers indicible d’une jeune bacchante

Sur la vitre embuée, ma bouche vient chercher
L’illusion vacillante de ses lèvres opiacées;
La pluie sur mes cheveux, ne cesse de danser
Et m’offre ce mirage aux lueurs empourprées

mardi 28 septembre 2010

Au risque de me perdre


















J’ai laissé tomber mon cœur
Sur le sentier de l’amour
Où tu étais promeneur
Au jardin du Luxembourg

Tu l’as trouvé par hasard
Dans l’allée des hortensias
Où quelques oiseaux hagards
En picoraient un éclat

Ta peau avait la pâleur
Des statues de marbre blanc
Et tes cheveux , la noirceur
Qu’enviaient les cendres d’antan

Tu étais jeune et pourtant
Je rêvais de la croquer,
La pomme au pépin de sang
Qui me donnait à rêver

Tes yeux bleus face au néant
Laissaient présager l’ivresse
Que ressentiraient mes flancs
Si tu posais tes caresses

Baudelaire aurait aimé
Immortaliser pour toi
Le secret de ta beauté
Qui n’appartenait qu’à moi

Moi, qui suspendais mes yeux
À la courbe de ta bouche
Où tu gardais silencieux
Les murmures de ma couche

J’aurais tant voulu cueillir
La fleur du mal du poète
Ta jeunesse étant l’ empire
Où j’aimais perdre la tête

Que le diable me pardonne
D’avoir eu, pour toi, un jour
Des pensées trop friponnes
Qui sentaient si bon l’amour

Je jalouse la pucelle
Cette belle au bois dormant
Qui, un soir de tarentelle,
Fera, de toi, son amant

Nous deux, ce n’était qu’un rêve
Mais je garde sur les bras
Une illusion bien trop brève
La sève rose lilas

Baiser d'automne
















Voici enfin l’automne du premier baiser
Sous les arbres qui plient quand le vent hurle fort
Pour annoncer la pluie qui voudrait arroser
Le cortège d’été pris à son triste sort

Sous l’érable, où s’endort le bel écureuil,
Je t’attends, appuyée sur ce tronc dénudé
Ecoutant la chanson d’un bien triste bouvreuil
Et le doux requiem du merle fatigué

Je revois le printemps de nos rouges désirs
Qui empourprent les feuilles qui vont tapisser
Le sol chaud et mouillé où nos premiers soupirs,
Sur la mousse dorée, viendront s’abandonner

Mes joues entre tes mains, j’oublierai la saison
Savourant sur tes lèvres l’amour à contre-jour
Bercée par les sanglots tombés d’un violon
Abandonné naguère par un vieux troubadour

Plaisir solitaire






















J'aime quand tu me baignes de tes mots exquis;
Il me vient cette envie de plaisirs solitaires
De caresser un peu, de mes ongles vernis,
Ce bouton qui incite aux caresses primaires.

En me voyant ainsi toucher mon clitoris
Il faudrait peu de temps pour qu'enfin tu jouisses
En rêvant que ton if frôle un peu mon iris
Avant que, dans mon corps, tout entier, il ne glisse.

D'une main, je remonte tout en haut de mes cuisses
Puis, laisse aller mes doigts dans la faille gourmande
Car l'orgasme m'attend dans ces sombres coulisses
Où tu pourrais jouir chaque fois que tu…

En insistant un peu, je touche le point qui
Met le feu en ce lieu singulier et mouillé
Puis, titille, en douceur, ce petit rond concis
Pour sentir, en mon ventre, le cercle tuméfié.

jeudi 16 septembre 2010

C comme...
























Viens poser tes baisers sur le bas de mon ventre
Là où la peau se tend , frissonnante et si tendre;
Ecarte mes genoux de tes mains audacieuses,
Dépose ton menton sur la faille pulpeuse

De ta langue aplatie, caresse les replis
Des coussins capiteux, ce précieux sanctuaire
Et, de tes dents de loup, mordille le bouton
Ce berlingot couvert d’un petit capuchon

Quand le plaisir viendra, dans un spasme érotique
Mon sexe nu , offert, deviendra très lubrique;
Résiste, en conquérant, à ce vaste brasier
Et laisse toi glisser dans l’antre du sorcier

Je te promets la source aux vertus sanctifiées
Une cyprine tiède tout juste un peu sucrée
Dont tu t’enivreras pour enfin me porter
Jusqu’à l’état de grâce où j’attends de tomber

jeudi 2 septembre 2010

Je te dirai, mon amour


























Je te dirai le chant du satin sur ma peau
Quand la nuit me rend ivre, le cœur en lambeaux

Je te dirai le cri de la dentelle grise
Qui se glisse aussi douce qu'une légère brise

Je te dirai mes dessous dans un secret d'alcôve
En chuchotant des mots colorés de guimauve

Je te dirai l'amour que j'attends chaque soir
Quand tu dis que m'aimer est ton unique espoir

Je te dirai mon parfum dans le jour qui se lève
Quand mes rêves s'éteignent sur la goutte de sève

Je te dirai mes yeux et mes larmes d'opale
Quand je désire de toi la furtive cavale

Mais je ne dirai pas qui me touche la nuit
Je m'en irai demain sans faire le moindre bruit

vendredi 13 août 2010

Le corridor Soyeux

























Plus rien ne nous retient sur les voies de l’extase
Ton prépuce lilas s’agrippe entre mes lèvres
Quand nos deux corps mouillés se sentent bien en phase
Et que mes reins se cambrent en cet instant de fièvre

Je t’emmène avec moi dans cette cavalcade
Où je t’attire au fond des îles incandescentes
Dans cet endroit secret où j’attends l’estocade
Dont tu me combleras dans une valse lente

Je ne pourrai pas voir le plaisir dans tes yeux
Mais je ressentirai ton souffle dans mon cou
Et tes mains s’agrippant à mon bassin soyeux
Jusqu’à ce que, de ton vit, je sente les à coups

Libérant ta rivière contre mes chairs vives
Tu gémiras encore comme un loup aux abois
Car je serai pour toi l’indolente captive
Qui t’a ouvert la faille que jalouse la soie

Quand enfin rassasiés des plaisirs illicites
Je te dirai les mots que tu voudrais entendre
Je jouirai encore de ton cœur qui palpite
Quand je te confierai le baiser le plus tendre

Rêves humides

























Cette nuit, j'ai rêvé de nous
Tu étais pendu à mon cou…

Quand la nuit fut très silencieuse
Que la lune devint soyeuse
Tu t'es invité sous mes draps
Embaumés de fleurs de lilas

Tu as su caresser mes seins
Au galbe parfait sous tes mains
Capturant mes deux mamelons
Entre tes lèvres, polisson

Tu t'es couché, là, sur mon ventre
En frôlant doucement mon antre
Alors, j'ai écarté mes cuisses
Pour que, doucement, tu t'immisces

Le serpent du plaisir en moi
S’agitait comme un bout de bois
Lancé tout au bout de la faille
Jusqu’à ce point qui me tenaille

Quand ta langue a touché la mienne
Que ma salive fut la tienne
Nos avons tutoyé les Dieux
En atteignant l’arc des cieux

Alors, tu as ouvert les yeux
Et j’y ai vu briller le feu
Dont tu inondais mon calice
Rempli de braise d’un délice

Puis, je suis sortie de mon songe
Le corps trempé comme une éponge
En faisant le vœu très coquin
D’encore rêver de toi demain


Quand, toi, tu rêveras de nous
Je serai pendue à ton cou…

dimanche 25 juillet 2010

C'est avec une rose...




















C’est avec une rose sur mon échine nue
Que j’irai au château, vénérable Marquis
En esquissant, pour vous, ma danse d’ingénue
Sur un air ondoyant que délivre la nuit

C’est avec une rose au parfum délicat
Que je m’avancerai dans les couloirs du temps
Où Lacoste m’attend pour un ultime éclat
Car j’espère, de vous, la sève du printemps

C’est avec une rose aux épines pointues
Que j’égratignerai le passé composé
De fastes littéraires d’une vie dissolue
Où d’immenses tabous furent outrepassés

C’est avec une rose à l’orée de mes fesses
Que je vous offrirai l’encrier des délices
Où tremper votre plume jusqu’au bout de l’ivresse
Dans sa gorge profonde en forme de calice

C’est avec une rose au rouge vermillon
Qui a volé son teint aux joues du coquelicot
Que je vous volerai le baiser rubicond
Avant de m‘en aller, habillée de sanglots

C’est avec une rose, votre rose de Sade
Que je vous quitterai, la fleur au bout des seins
Sans avoir le minois des maîtresses maussades
Qui n’ont jamais connu le plus grand libertin

mercredi 7 juillet 2010

Tu rêvais entre mes hanches


















Souviens-toi de ce dimanche
Où tu m’as dit sans rougir
Que rêver entre mes hanches
Te procurait du plaisir

Je n’ai pas su te répondre
Qu’aurais-je bien pu te dire?
Si cet endroit te fait fondre
Qu’il devienne ton empire

Tu ne m’as pas révélé
Le contenu de ton songe,
Cet excès de volupté
Où ton désir se prolonge

Etendue sur l’herbe tendre
Le vent vient me murmurer
Que si je veux tout entendre
Je dois me mettre à rêver

Alors, je ferme les yeux
Sans trop penser à demain
Puis, à bord de ce train bleu
Enfin, tu me tends la main

Tu me vois encore plus belle
Que dans ton imaginaire
Si, pour toi, je suis rebelle,
Ce n’est que pour mieux te plaire

mardi 25 mai 2010

Votre petite mort, monsieur...



Et si j'étais, monsieur, la troublante femelle
Qui, un soir, au hasard, sans se faire annoncer
Arrivait en silence, revêtue de dentelles
Pour, en ce doux trépas, vous faire basculer

Sauriez-vous m'accueillir en votre chaude couche
Afin de me chérir jusqu'au bout de l'étreinte
Celle qui, d'un baiser posé sur une bouche,
Entraîne les amants au coeur d'un labyrinthe

Ce dédale amoureux où les corps se fondent
Dans un feu de plaisir et de gestes audacieux
Où les âmes éperdues, à jamais se confondent
En un ballet intime que bénissent les dieux

Si vous êtes l'amant aux mains d'or et d'argent
Ecrivez-moi très vite sur un vieux parchemin
Pour me dire ô combien votre désir ardent
Vous mène sur les traces de mon corps si divin
Lotus

lundi 17 mai 2010

Je ne veux pas dormir



Tamise la lumière
Et ferme les rideaux
Prends la rose trémière
Récite-moi Rimbaud

N’ouvre pas les volets
Sur les rêves passés
L’amour est feu-follet
Quand il est démasqué

Ecoute le silence
Il te parle de nous
Et de nos abstinences
Entre les cris du loup

Allonge-toi sur moi
Je ne veux pas dormir
Dis-moi n’importe quoi
Et cueille mes soupirs

Viens étancher ta soif
Au premier interstice
Et si je te décoiffe
Descends vers mon calice

De cyprine tiédie
Répandue sur tes joues
Tu goûteras la lie
Du plaisir que j’avoue

Je me retournerai
Menton sur l’oreiller
Et puis, je t’offrirai
La clé du templier

De ton épée de chair
Retire le fourreau
Et trouve sans impair
L’entrée de mon tombeau

Dans le bas de mon cou
Je veux sentir ton front
Quand au dernier à -coup
Tu voudras mon pardon

Ce soir, je vais coucher
Avec toi , troubadour
Et te faire l’amour
Jusqu’à te consumer


LOTUS

vendredi 7 mai 2010

L'acte d'amour




Si je disais que je vous aime
Qu'en diriez-vous, amour?
Serait-ce pour vous un problème
De m'aimer un peu en retour?

Si j'avouais rêver de vous
Que feriez-vous, amour?
Penseriez-vous que c'est un peu fou
De le déclarer au grand jour?

Si vous saviez que je vous veux
Resteriez-vous, amour?
Apaiseriez-vous donc mon feu
En me quittant au petit jour?

Si vous lisiez dans mes pensées
Qu'en serait-il, amour?
Laisseriez-vous mes lèvres mouillées
Vous faire un petit brin de cour?

Si vous deviniez nos étreintes
Dites-moi donc, amour
Me donneriez-vous votre absinthe
Jusqu'à faire battre les tambours?

Si je vous déclarais ma flamme
Allons, allons... amour...
Laissez-moi, en vos corps et âme,
Déposer un acte d'amour.

lundi 19 avril 2010

Nouvelle lune




Mordille-moi le cou
Jusqu’au sang mon amour
Plante tes dents de loup
Dans ma chair de velours

Caresse-moi les seins
Jusqu’aux bouts mon amour
Quand au creux de mes reins
S’agite le vautour

Descends un peu plus bas
En dessous du nombril
Quand sonnera le glas
D’un aveu puéril

Viens toucher le bourgeon
En mon juste milieu
Récolte la moisson
Fais-moi toucher les cieux

Le temps n’existe plus
Minuit arrive enfin
Aux paradis perdus
Nous n’aurons plus de fin

Aux lèvres distendues
Viens murmurer la joie
La joie de me voir nue
Offerte sur la soie

La sève dans le gland
Tombé d’un arbre nu
Apaise les gourmands
Et brise la vertu

Sous la lune nouvelle
Nourris-toi de mon sang
Je serai immortelle
Au rouge du néant


http://www.youtube.com/watch?v=iUNL8wEUrFw&feature=related

mardi 23 mars 2010

Lady Abigael



























Abigael

A un amant

Corps virtuel

En veston blanc

Sourire de miel

Au cœur de sang


Pour mieux l’aimer

Elle dort debout

Sur un clavier

A quatre sous


Au bord d’un lit

Jamais défait

Elle est « Sisi »

En son palais


Sur l’oreiller

Couleur lilas

Gît le collier

D’Esméralda


Abigael

A vingt printemps

Mais tant d’hivers

Au bout du temps

Givrent son air

A contretemps


Il la voit nue

Dans l’au-delà

Son ingénue

Aux yeux taffetas


Son adagio

De ballerine

S’écoule en flots

De crinoline


Un musicien

Joue en sourdine

Sur un clavecin

D’or et d’épines


Abigael

A, des sirènes,

La fleur hindoue

En mer indienne

Qu’un vent secoue

En son akène


Son sari blanc

Noyé d’étoiles

Tire l’amant

Entre ses voiles


Dans le tunnel

Au pont d’argent

Une aquarelle

Pleure en torrent


Ses seins parfaits

Ses dents d’opale

Sont deux attraits

Au chant du mâle


Abigael

A du chagrin

Elle lui sourit

Il ne voit rien

Dans l’infini

Rouge carmin


Il dit l’aimer

Mais il s’en va

Se pavaner

Dans d’autres bras


Dans un arpège

Un concerto

Tombe la neige

Sur un écho


Son corps de sel

En reste las

Abigael

N’existe pas !

jeudi 18 février 2010

Les bijoux



Je recevais, de vous, des bijoux indiscrets
Des voyelles d’argent et des perles de vers
Que vous, cher inconnu, déposiez en secret
À l’orée de mon cou, dénudé cet hiver.

J’imaginais vos mains fermant le mousqueton
D’un collier finissant en larmes sur mes seins
Parés, en cet instant, de l’éclat d’un frisson
Du tout premier baiser glissant au bas des reins.

Je porterai, demain, l’or blanc de vos cailloux
Au bout de mes dix doigts bagués de diamants
Que m’offraient, autrefois, au premier rendez-vous
De riches courtisans et prétendus amants.

Dans la nuit d’émeraude où je suis égarée
Sous le doux clapotis de vos beaux bracelets
Dont vous m’avez, monsieur, si souvent bien parée,
Du carat de vos sens, je porte les ferrets.