jeudi 30 avril 2009

Caillou de sang (Lotus et Emrys)

Caillou de sang
Cargo de dieu
Désirs d’amants
Plaisir pour deux

Main dans la main
Nous avançons
Sur le satin
Et les chardons

Dans un hôtel
Je te rejoins
Rouge carmin
Blanche dentelle

Jupon troussé
Pantalon bas
Cœur émoussé
Je viens, tu vas

Contre l’hymen
Et sa rosée
Un cyclamen
Tige dressée

Entre les reins
Coulis de miel
Aux petits grains
Couleur de sel

Cuisses mouillées
Corps détrempés
Une azalée
Sur l’oreiller

Dans ce décor
De voie lactée
Pépite d’or
Et chant de fée

Buisson d’épines
Lit de rivière
Courbe d’échine
Veines prières

Un clocher pleure
Dans le lointain
Dans moins d’une heure
Nous serons loin


"Lotus"


Nous serons loin

Mais nos pensées

Prendront le soin

De caresser


Les souvenirs

Forgés ce soir

Sans avenir

et sans espoir


Tu t'es donnée

Et je t'ai prise

Abandonnée

Mais pas éprise


Et c'est ton corps

Qui a chanté

Le son du cor

Qui me hantait


J'étais le cerf

Et toi la biche

Trop belle et fière

Pas assez riche


Pour devenir

L'or de ma vie

Mon avenir

Hors de mon lit


Ce goût amer

Et imprudent

Je te le sers

Caillou de sang


"Emrys"


Merci à Emrys pour ce qui fut notre premier échange poétique.

lundi 27 avril 2009

Marie, je pleure


Vanité des songes
Félonie du vent
Mensonges
Inexorablement
Blessent la chair et le sang

Marie, je pleure
Vois en mon cœur
Couler des rivières
Des roulis de colère
Verre brisé du passé
Souvenir inanimé

Marie, j’ai peur
De la douleur
Du poids du silence
Le fléau de l’absence
D’un ange démasqué
Sur un tison nacré

Péché de la chair
Calomnie d’amants
Mystères
Inéluctablement
Cassent les sentiments

Marie, je pleure
Vois en mon cœur
Couler des rivières
Des roulis de colère
Verre brisé du passé
Souvenir inanimé

Marie, j’ai peur
De la douleur
Du poids du silence
Le fléau de l’absence
D’un ange démasqué
Sur un tison nacré

Avant de m’en aller
Vers un futur ambré
Je voudrais dérober
Son âme de papier

Avant de pardonner
Ses actes falsifiés
Je veux me dénuder
Et tout démystifier

mercredi 22 avril 2009

Entre deux draps

Tu tends les mains
Et me souris
Je te rejoins
Au bord du lit

Je suis la fleur
Le bouton d’or
Que tu effleures
Quand tu t’endors

Entre deux draps
Je te sens nu
De ci delà
Sur ma vertu

Ta langue bleue
Sur mon soleil
Touche le feu
Et le vermeil

Tu bois ma vie
En gouttes d’eau
Avec envie
En mon joyau

De ma liqueur
Tu es friand
Alors ton cœur
Devient gourmand

Sous mon nombril
Un puy d’amour
Poursuit le fil
De tes discours

Tu vas, tu viens
En mon cerceau
Entre mes reins
Tu voles haut

Je prends tes sens
Et tes désirs
A contresens
Mais sans jouir

Ange déchu
Mon vagabond
Tu ne crains plus
Tous les démons

Et sur le point
De non-retour
Tu n’es plus loin
Mon troubadour

Cheveux au vent
L’étalon fou
Défie le temps
Et les tabous

De Mirabelle
A Mirabeau
La sentinelle
Se gorge d’eau

Sous les récifs
D’un canevas
Ta sève d’if
Gît sur mes bras

Ne dis plus rien
Restons ainsi
Le vent revient
Avec la nuit

Demain sera
Un autre jour
Tu jureras
M’aimer d’amour

lundi 20 avril 2009

Lady Abigael

Abigael
A un amant,
Corps virtuel
En veston blanc
Sourire de miel
Au cœur de sang

Pour mieux l’aimer
Elle dort debout
Sur un clavier
A quatre sous

Au bord d’un lit
Jamais défait
Elle est « Sissi »
En son palais

Sur l’oreiller
Couleur lilas
Gît le collier
D’Esméralda

Abigael
A vingt printemps
Mais tant d’hivers
Au bout du temps
Givrent son air
A contretemps

Il la voit nue
Dans l’au-delà
Son ingénue
Aux yeux taffetas

Son adagio
De ballerine
S’écoule en flots
De crinoline

Un musicien
Joue en sourdine
Sur un clavecin
D’or et d’épines

Abigael
A, des sirènes,
La fleur hindoue
En mer indienne
Qu’un vent secoue
En son akène

Son sari blanc
Noyé d’étoiles
Tire l’amant
Entre ses voiles

Dans le tunnel
Au pont d’argent
Une aquarelle
Pleure en torrent

Ses seins parfaits
Ses dents d’opale
Sont deux attraits
Au chant du mâle

Abigael
A du chagrin
Elle lui sourit
Il ne voit rien
Dans l’infini
Rouge carmin

Il dit l’aimer
Mais il s’en va
Se pavaner
Dans d’autres bras

Dans un arpège
Un concerto
Tombe la neige
Sur un écho

Son corps de sel
En reste las
Abigael
N’existe pas !
Le personnage m'a été inspiré par les créations d'Emrys à lire ici:

jeudi 16 avril 2009

Le poète amoureux


Le poète amoureux
Compose pour sa muse
Un sonnet silencieux
Dont le pinson s’amuse

Il parsème de vers
Le jardin de sa prose
Qui n’a pour seul revers
Que le parfum des roses

Il pose en son quatrain
Son amour mis à nu
En grappe de raisins
Et de fruits défendus

Au bout d’une syllabe
Il accroche un pluriel
Volé en terre arabe
A l’encolure du ciel

Ses cheveux blancs frisés
Taquinent un peu son front
Au souffle d’Alizés
Il rit de son dicton

Le chant d’Orphée le mène
A la belle Angélique
Qui ne vole en ses veines
Cette muse idyllique

Au balcon de ses yeux
Vient mourir une larme
Son amour si précieux
Le pourfend de sa lame

mardi 14 avril 2009

La gitane


Sur le pôle de tes nuits
Se faufile une étoile
Sous les toits de Paris
Elle tisse un peu sa toile

Sur le pont de tes rêves
Se pavane une femme
Un vent chaud la soulève
Au-delà de ton âme

Un nuage en alcôve
Fait de l’ombre à ton ange
Qui sentait la guimauve
Et les zestes d’orange

Sur ses bras ruisselaient
Dans un doux clapotis
Un flot de bracelets
D’or et d’argent sertis

Dans un croissant de lune
Ta belle est endormie
Il pleut sur la lagune
Les sanglots de sa vie

Tu récoltes l’ondée
Au fond d’un coquillage
Et la pâleur ambrée
De son beau maquillage

De ta douce gitane
Il reste l’interdit
La blancheur diaphane
Si belle à l’infini

mercredi 8 avril 2009

Ma voisine

Ma voisine
A des yeux de poupée
Si divine
Un peu comme une fée
Je m’incline
Devant ses deux saphirs

Ma voisine
A cette peau ambrée
Libertine
La démarche assurée
Se dandine
Boulevard de mes désirs

Ma voisine
Fascinerait Rimbaud
Trop câline
Un vrai petit joyaux
Je décline
Bien plus que je respire

Ma voisine
Porte des talons hauts
Son échine
Met mon cœur en lambeaux
Elle s’échine
A vouloir que j’expire

Ma voisine
A ce prénom charmant
Capucine
Petit chaton persan
Si féline
Elle cherche à m’attendrir

Ma voisine
Toujours cheveux aux vents
Si coquine
Nue sous ses vêtements
J’imagine
Le fruit de mon délire

Ma voisine
A des lèvres gourmandes
Purpurines
Dévoreuses d’amandes
J’hallucine
Puis, retiens mon plaisir

Ma voisine
En jupon de dentelle
Bleu marine
Me noie dans la flanelle
Cette ondine
Vole tous mes soupirs

Ma voisine
Mes amis sont fous d’elle
Bleu de Chine
J’en fais une ritournelle
En sourdine
Juste pour un sourire

dimanche 5 avril 2009

Je te hais d'amour (vers libres)



Les vagues se sont tues
La mer s’est endormie
Pour ne pas l’éveiller
La nuit pleure en silence

La lune à l’horizon
Se pose sur l’eau noire
Comme dans l’encrier
Vient se mouiller ma plume

Dans l’écume jaunie
Je vois sombrer tes pas
Mais un luth étoilé
Me conduit jusqu’à toi

Dans un lit d’algues bleues
Je te vois assoupi
Etouffé dès l’aurore
Par les bras du ressac

D’une cariatide
J’ai les cheveux marbrés
Que caresse un soleil
Dans sa course féconde

Mais en statue de sel
Les cristaux sur mes lèvres
Fondent comme un lapsus
Sur le bout de ta langue

Dans la clepsydre d’or
Le cours du temps se noie
Et ne laisse sur moi
Qu’éclat d’éternité

Demain, j’aurai mille ans
Je serai immortelle
Sur mes seins d’opaline
Fleuriront tes baisers

Dans un temple de glace
Accroché aux étoiles
Les yeux pleins de chagrin
Ce soir, je te regarde

Si nos larmes n’ont pas
L’importance qu’on croit
Nous savons toi et moi
Que je te hais d’amour