jeudi 29 janvier 2009

La jungle des lilas




Pour un petit peu de ça

On patauge dans la braise

Juste pour un coup d'éclat

On se jette des falaises



Pour un petit rien de ça

On taquine la folie

En voltige de haut en bas

On se vautre dans sa lie



Pour un amour qui lui va

L’homme caresse des seins

Pour un amant qui s'en va

Une fille maudit les saints



Pour un petit brin de ça

Eve abandonne son corps

Trop vite lassé de ça

Adam cherche autre trésor



En voulant croire à tout ça

Déesse offre son ondée

Enivré de ce muscat

Monsieur part en chevauchée


Enlisé dans ce fatras

Il se perd en va et vient

Pour jouir un peu de ça

Elle referme son écrin



Le paradis dans tout ça

C’est un cri dans la forêt

Un écho de ci de là

Qui fait tanguer le muguet



Tout immaculé de ça

Chacun laisse sa chacune

Dans la jungle des lilas

Qui s’étire sous la lune


Comment vous parler de ça

Sans que l’ombre d'une vie

Ne s’accroche sous mes draps

Au pluriel de mes envies



Sur le fil de tout cela

Roule ma petite châtaigne

Surtout ne t’arrête pas

C’est pour toi que mon cœur saigne



Et le sexe dans tout ça

C’est, du volcan, le magma

Du chuchotis de la soie

Le mot qu’on étouffe en soi


mercredi 28 janvier 2009

Eve aux seins nus




Eclats de rires

Eclats de verre

Joli sourire

En boutonnière

Longueur de soie

Goutte de pluie

Il a, de toi,

Un brin de vie

Fruit défendu

Pomme d’Adam

Eve aux seins nus

Toi, tu attends

Tison brûlant

Poussière de feu

Le bel amant

Des jours heureux

Jeu de l’amour

Pari d’ami

Il veut toujours

Gagner la nuit

Union des corps

Ou lien du cœur

Désir plus fort

Laisse rêveur

Couleur safran

Senteur de lys

Un poisson blanc

En toi se glisse

Cri du grillon

Chant des sirènes

Vole papillon

Dans ton arène

Grains de pollen

Plus blancs que blanc

Couvre l’hymen

De diamants

Vol d’hirondelle

Sursaut de l’ange

Mouillent la flanelle

De tes vendanges

Un lit pour deux

Des draps froissés

Fous amoureux

Corps enlacés

Une nuit de trop

Un jour trop peu

Tant de sanglots

Au fond des yeux

Les volets clos

Rideaux tirés

C’était trop tôt

Pour tout quitter

Quartier de lune

Fil du hasard

Tu fus la dune

Dans son blizzard



lundi 26 janvier 2009

Erotica



Je fais un rêve singulier

Devant moi, tu viens de passer

Je t’effleure du bout d’un regard

En touchant ton front et ton dard


Pour toi, l’ insecte trop viril,

Je vais frissonner jusqu’aux cils

J’imagine le cuir de tes mains

Dévorant l’arc de mes reins


Je veux devenir la femelle

Dont tu déchires la dentelle

Cherchant la rondeur de mes seins

Palais des outrages divins


Ce désir bien trop violent

Devient l’indicible tourment

J’attends tes baisers de sorcier

A l’orée de mon décolleté

mercredi 21 janvier 2009

Aimer une femme


Aimer une femme
C’est noyer son âme
S’inonder le cœur
De mille liqueurs
C’est savoir entendre
Pleurer les ruisseaux
Ne pas se méprendre
Sur ses soubresauts

Aimer une femme
C’est perdre son âme
Toucher une étoile
Qu’un ange dévoile
Tutoyer l’extase
Entrer dans l' Eden
Sertir la topaze
De fibre de laine

Aimer une femme
C’est blesser son âme
Poser le cactus
Contre le mucus
Marcher au hasard
Entre les épines
Pour un seul regard
Au creux d’une échine

Aimer une femme
C’est se fendre l’âme
Pour mouiller sa chair
Dans une eau trop claire
Et sentir se tendre
Sur l’anneau charnel
L’envie de répandre
Une lippée de miel

Nous aimer, quidam
C’est défier votre âme
Un bien long parcours
Sur un mont d’amour
Cueillir une fleur
Au milieu des flammes
Planter en deux cœurs
L’écorce des larmes

lundi 19 janvier 2009

La bergère des vents


Je suis déesse indienne
Et belle au bois dormant
Princesse vénusienne
Petit sable mouvant

Je suis la Colombine
En quête d’Arlequin
Parfaite concubine
La rosée du matin

Je suis l’ombre d’un ciel
Papillon des coraux
Dévoreuse de miel
L’absinthe de tes maux

Je suis la fille de Sade
La marquise des anges
La comtesse en cuissardes
Le zeste d’une orange

Je suis la ballerine
En pantoufle de vairs
Ta douce libertine
La clé de ton repaire

Je suis le cygne blanc
Sur ton eau de jouvence
La sueur sur tes flancs
La salsa de Provence

Je suis, de ton écran,
L’intouchable maîtresse
Ton cœur de diamant
La divine caresse

Je suis sur le chemin
Qui te mène à l’amour
Le tendre parchemin
Ta muse pour toujours

Je suis un entrechat
La bergère des vents
Je suis ton Ambrosia
Depuis la nuit des temps
Ce texte est en écho au poème d'Emrys:


Nostalgia


De nos envies de gosses
Il subsiste la vie
Les épines et les roses
Un goût de nostalgie

Des chansons d’autrefois
Il nous reste ce chant
Qu’on siffle quelquefois
En souvenir d’antan

Du manège des saisons
On voit toujours la neige
Cet amas de flocons
Qu’une bise protège

De nos amours manquées
On en ignore l’âme
Ce doux lien tourmenté
Qui blesse comme une lame

De nos chagrins passés
On goûte encore le grain
Un long sanglot figé
Au fond du cristallin

Des tempêtes sur nous
On en oublie le temps
Cette espèce de fou
Qui gifle le présent.

Des semblants de passions
S’éparpille le sang
Le rouge des illusions
Du passé des amants

Des bagages défaits
Il nous reste les gages
Des cadeaux trop parfaits
Remisés à l’étage

Des soirées sous la lune
On sent toujours la soie
Le sable de la dune
Collé sur toi et moi

De notre air amoureux
Je m’enveloppe de l’air
Ce doux vent orageux
Que taquine un éclair

lundi 12 janvier 2009

AIME et RIS encore


Aime encore pour que les Dieux
D’Olympe et d’Abyssinie
Entendent le son radieux
D’un cœur qui te déshabille

Ris encore du coquelicot
Redoutant le vent mauvais
Quand un cheval au galop
Fend la belle ondée de Mai

Aime et ris encore de tout
Pour que jamais de tes yeux
Ne s’écoulent des cailloux
Sur le sang des jours heureux

Aime encore ce beau lotus
Qui se vautre dans le lin
Embaumé de ton mucus
Dans la brise du matin

Ris encore de mon aisance
Ma candeur voluptueuse
Quand par simple complaisance
Pour toi, je deviens rieuse

Aime et ris encore pour rien
L’allégresse est ma vertu
Prends ce bouquet de jasmin
Ne dis rien, je te veux nu

Aime encore bien au-delà
De nos rêves oniriques
Je sens que n’existe pas
L’homme aux vertus sataniques

Ris encore un peu surtout
De ces gens trop malhabiles
Qui veulent se mettre entre nous
A coup de vœux mercantiles

Aime et ris encore pour moi
Je ne veux plus de chagrin
Pour toujours tu es mon roi
Mon guerrier, mon libertin

Aime encore ce vert bocage
Où tu aimais tant jadis
T’enivrer sous mon corsage
La langue au bord du calice

Ris encore des coccinelles
Autour de mes mamelons
Qui se fondent en tarentelle
En jouant du mirliton

Aime et ris encore de moi
Quand je me moque de tout
D’un regard posé sur moi
Désire-moi mon petit loup

Targui


Bien au-delà des dunes
Sous le paravent bleu
D'un ciel sans ombrage
Dans un manteau de lune
En voile sur tes yeux
Se dessine un mirage.


Il a le doux visage
Du mystère d'une fable
Qu'un vent sait revêtir
Du plus doux des présages
Quand la rose des sables
Offre un dernier soupir.


L’indigo de ton chèche
Se mêle à l’arc-en-ciel
Que le soleil inonde ;
Sur ta langue trop sèche
Tu as le goût de sel
De ma gorge profonde.

Touareg, en ton chant,
Le souffle d’un Emir
Arrive jusqu’à moi ;
Il cache en son turban
Le gypse et la myrrhe
Le silence des rois.

Tu sais, je vois Targui
Au sommet de tes terres
Un horizon sans fin
Qu’un aigle dans la nuit
Survole calme et fier
Tout droit vers son destin.

Au bord de l’oasis
En ton imaginaire
Je saurai t’accueillir
Oubliant que jadis
En ce sérail lunaire
Tu as su me cueillir.

Au pied de la grande Ourse
Tu suis le vestibule
Au gré de tes errances ;
Le vent poursuit sa course
Mais la dune recule
Et le désert avance.
Poème en écho à "Touareg", texte d'Emrys(poète et ami de Lotus)

Je t'écris sur le vent d'Irlande


Je t’écris d’une terre embrumée
Où s’écoule un ruisseau d’eau nacrée

Je t’écris du noyau de l’Irlande
Où les fjords ont le parfum des landes

Je t’écris de nulle part ou d’ailleurs
Une lettre cousue de rumeurs

Je t’écris du pistil d’un nuage
Où les oiseaux perdus font naufrage

Je t’écris du sommet d’un rocher
Où la pluie gèle même en été

Je t’écris sous l’ondée que parfume
Un amour languissant dans la brume

Je t’écris d’un pôle inexistant
Où scintille encore un soleil blanc

Je t’écris de la proue d’un bateau
Où se jette l’ancre au fond des eaux

Je t’écris d’un train à deux vapeurs
Mes secondes sans toi sont un leurre

Je t’écris tel un roi du Tibet
Des entrelacs de mon alphabet

Je t’écris des mots sans liaison
Des voyelles et consonnes en jupon

Je t’écris que je t’aime au pluriel
Et je pleure entre chaque voyelle

Je t’écris sur un papier de vent
Des éclats de chagrin, de tourment

Je t’écris d’un lit de verre brisé
Tel un cœur qu’on a laissé tomber

Je t’écris d’une plume ébréchée
Que mon âme n’est plus qu’une orchidée

Je t’écris d’une clairière en feu
Qui ressemble au brasier de tes yeux

Je t’écris à l’ombre du passé
Reste là, je ne fais que passer
La réponse d'Emrys à lire ici:

L'amoureuse


En son rêve d’argile, s’émiette un sourire
Que les oiseaux picorent sur le lit d’une ride
Offrant leurs gazouillis à son minois candide
Qu’une montée de sang fait lentement rougir.

Au bleu de méthylène des yeux de son amant,
L’amoureuse se noie à moitié dévêtue
Quand la cyprine d’or, trop longtemps retenue,
Vient troubler le plongeon de ce grand requin blanc.

En robe de mariée, coiffée d’un diadème,
Debout devant l’autel des plaisirs parallèles,
Elle savoure un orgasme et l’astre devient blême.

Si, de la coupe aux lèvres, il n’y a qu’un blasphème,
Que les anges déchus viennent mouiller leurs ailes
Afin de s’enivrer de ce péché suprême.

Te souviens-tu


Te souviens-tu de ce grand lit
Dans une chambre sans balcon
De cet amas de confettis
Eparpillé sous l’édredon

Te souviens-tu du lait de rose
Dans la poésie de nos jeux
De la langue givrée de ma prose
Dans notre duo d’amoureux

Te souviens-tu des soubresauts
Sous tes « je t’aime » murmurés
Du sel pimenté de ma peau
Sur mon cou et mon décolleté

Te souviens-tu de nos deux langues
Se polissant comme des cailloux
De nos baisers au goût de mangue
Mêlés à ce festin de loups

Te souviens-tu du cri de soie
Quand,de mes seins et de mes flancs,
Pour la toute première fois
Tu retiras mes dessous blancs

Te souviens-tu de cette bouche
Sous ta chemise de coton
De sa descente longue et douce
Vers ce lieu de prédilection

Te souviens-tu de mes dix doigts
Sur la boucle d’un ceinturon
De ma langueur et ton émoi
Quand, de ton âme, tu me fis don

Te souviens-tu des draps défaits
Dans l’aube rougie par le temps
De nos gestes un peu trop abstraits
Comme une esquisse de printemps

Te souviens- tu de ce parfum
Mêlé de cuir et de cannelle
De ton ivresse en cet embrun
Au coeur d’un triangle isocèle

Te souviens-tu de la morsure
Dans le noyau de l’abricot
Du jus mielleux de la blessure
Sous l’estocade du torero

Te souviens-tu de ton grésil
Déferlant sur ma baie des anges
De mes très longs battements de cils
Sous le doigté de tes phalanges

Te souviens-tu de cette lune
Suspendue au revers du ciel
De la brillance de la dune
Quand tu y répandais ton miel

Te souviens-tu du soleil d’or
Sous les tropiques de mes yeux
De la lèvre ourlée d’un trésor
Sous l’équateur des jours heureux

Te souviens-tu de ma tristesse
Quand il fallut se dire « adieu »
Du cœur noué de ta déesse
Sous les sanglots de safran bleu

Si tu te souviens de tout ça
Dans tes instants de solitude
Appelle-moi, n’hésite pas
Je suis, de l’amour, le prélude